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Femmes : ne battons pas en retraites, battons… par osezlefeminisme

Interview de Thérèse Clerc

Thérèse Clerc, militante féministe de 85 ans, a accordé à Osez le féminisme! une interview à l’occasion de la campagne sur les retraites des femmes. Elle a créé la Maison des femmes de Montreuil puis la Maison des Babayagas, lieu de vie féministe, autogéré, solidaire et laïc.

Thérèse Clerc développe dans ces 4 vidéos les idées suivantes :

  • La maternité, la famille et le foyer : des ségrégations qui coûtent cher aux femmes. « la société contraint les femmes à se consacrer aux enfants, à la famille… et le leur fait payer, particulièrement au moment de la retraite ! », ce qui lui fait ajouter que « nous payons nos enfants ».
  • Cent métiers… sous-payés ou l’expertise des femmes jamais reconnue : « Dans les formulaires, au lieu d’écrire « sans métier », j’écrivais « cent métiers » : « je savais faire plein de choses ». « J’ai vendu du PQ sur les marchés », « j’ai appris à confectionner des chapeaux pour des grands couturiers ». Ce que les femmes font pour leur mari aurait un peu plus de valeur sociale et marchande si elles le faisaient pour un autre homme.
  • Les femmes âgées sont les précaires des précaires : interruption de vie professionnelle pour élever les enfants, chômage… ; les toutes petites retraites ont de lourdes conséquences sur ce que les femmes âgées osent faire ou non.
  • Le temps partiel est un piège : morcellement des vies professionnelles des femmes, logique de salaire d’appoint et de retraite d’appoint quand on est en couple.
  • Des politiques publiques sourdes à la condition des femmes âgées : « Les lois sur les vieilles sont faites par des technocrates de 40 ans »…
  • La dépendance pèse sur les femmes : il est souvent question de la dépendance, sans qu’il soit jamais précisé que ce sont les femmes, y compris les vieilles femmes, qui portent à bout de bras les personnes âgées, tout particulièrement les plus dépendantes mais également leurs petits-enfants voire arrière petits-enfants. Il existe aujourd’hui une « nouvelle exploitation des vieilles ».
  • L’urgence d’un changement de mentalités par rapport au vieillissement des femmes : « le regard de la société est cruel » et « les vieilles ont été habituées à se taire » donc elles sont peu nombreuses à se rebeller.
  • La maison des babayagas, une utopie concrète : des loyers HLM de 250 euros, une maison qui accueille notamment des personnes ayant une retraite inférieure à 700 euros, un projet alternatif pour l’autonomie des vieilles femmes.
  • Appel des vieilles femmes à la mobilisation ! Que les vieilles femmes s’organisent et luttent ensemble pour une digne condition.